Témoignage client

En Tricat 25 de l’Italie à la Corse du nord par l’archipel Toscan…

En route vers la Toscane

TRICAT 25

Nous avons la chance de posséder un Tricat 25, petit trimaran repliable et transportable de 7,60 m. Adeptes du changement de plans d’eau, nous avions déjà, il y a quatre ans, transporté notre Muscadet (plan Harlé de 6,40 m) jusqu’en Toscane. Et si le Muscadet est facile à remorquer, le Tricat 25, plus léger, dépourvu de tirant d‘eau et de faible fardage (prise au vent) derrière le véhicule tracteur, se fait, lui, presque oublier.

Seul le ticket d’autoroute rappelle que nous avons plusieurs essieux.

C’est ainsi que l’été dernier après avoir d’abord envisagé de caboter en Galice, nous avons décidé de répéter notre périple toscan. Au matin du 02 août, après avoir chargé le bateau au pied de notre maison rennaise, nous avons fait route vers la Toscane, franchi les Alpes par le tunnel du Fréjus pour atteindre Piombino, position stratégique face à l’Ile d’Elbe, distante de seulement sept miles.

Viva l’Aqua d’Elba !

Tricat 25 au port

Nous sommes le 04 aout, nous y voilà et... petit désagrément à l’arrivée à Piombino : nous avons, non plus un quillard, mais un trimaran qui nécessite une cale de mise à l’eau... Nous constatons que ce genre d’équipement n’existe pas à moins de 30 km à la ronde.

Pour mettre notre Tricat 25 à l’eau, nous faisons appel, comme il y a quatre ans, au chantier situé sur la marina di Salivoli.

Préalablement, sur la remorque, nous mâtons le bateau. Nuit très chaude à terre sur la remorque… le lendemain midi, après avoir stationné notre véhicule sur un parking public (la remorque est confiée au chantier pour 4€/jour), nous appareillons vers Elbe. Nous bénéficions de conditions clémentes vent d’ouest à sud-ouest 8 à 10 nœuds. Nous glissons vers le sud de l’île en parant la pointe de Ripalti puis la pointe de la Calamita... qui doit bien porter son nom en cas de mauvais temps.

En observant la côte, on aperçoit d’anciennes infrastructures minières, importantes sur cette partie de l’île qui, jusqu’à la fin du siècle dernier, a alimenté l’Italie et les pays voisins en minerai de ferrite.

En cette fin de chaude après-midi, nous mouillons au fond du golfe de Stella. L’absence de tirant d’eau permet de mouiller dans peu d’eau et surtout d’avoir un bon rayon d’évitage puisque les autres bateaux sont éloignés.

Le 05 aout, nous naviguons jusqu’à Marina Di Campo, Ce port-mouillage est facile d’accès et protégé des secteurs.

 La petite ville, agréable, peut être le point de départ de nombreuses balades sur l’île.

Nous prenons plaisir à flâner dans ses rues, surtout dans la rue principale pleine de boutiques et de marchands de glaces (toutes «fatta in casa»). Petit bistrot très sympathique sur le port pour déguster un spritz ou un vin de l’île…

Corsica, nous voilà !

Tricat 25 en mer

Nous faisons un complément d’eau et d’avitaillement car nous avons prévu de rejoindre le nord de la Corse le lendemain matin. 

Surprise... lorsque nous regagnons notre Tricat avec notre mini-annexe - un gonflable de la marque « Sevilor » renforcé d ‘une toile - la police maritime locale nous aborde et nous explique qu’il est interdit de ramer !

Difficile à comprendre ! Sans doute encombrons-nous le plan d’eau trop longtemps avec notre «youyou» alors que des bateaux à moteurs ont besoin de place pour quitter le port. L‘équipage de policiers est mixte et la jeune femme qui nous notifie l’interdiction de ramer semble réaliser l’ineptie de son propos au moment même où elle nous interpelle !

En fin de matinée du 06 aout, nous appareillons pour la Corse. Sous le vent de l’île, la mer est plate et le vent de nord-ouest qui descend du Mont Capanne a vite fait de nous propulser à la pointe ouest de l’île. Laquelle se situe à environ à 6 miles nautiques de la Marina Di campo. Mais lorsque nous débordons la pointe, la partition change totalement. Nous passons d’une douce glissade à un champ de bosses et assistons à un renforcement conséquent du vent, totalement imprévu par les fichiers.

Nous attaquions cette traversée la fleur au fusil avec l’annexe sur le trampoline et le gennaker à poste, c’est-à-dire assez peu préparés à ces conditions remuantes. Nous rebroussons donc chemin et nous nous posons au bord de la première crique venue, au sud de l’île, à Spiaggia di Fetovaia. Ce mouillage est très plaisant et agrémenté, au fond de la baie, de petits bars et restos.

C’est l’occasion d’une rencontre avec le propriétaire d’un autre multicoque, un Corsair 27, qui ne connaissait pas le Tricat 25. En anglais, il m’interroge sur les défauts ou inconvénients de notre bateau. Je lui réponds sincèrement que je lui en connais très peu, voire pas du tout. Peut-être un passe-avant un peu étroit, une manœuvre des dérives un tantinet difficile, des entrées d’eau dues au système de pivotement des axes des flotteurs dès que la mer grossit, mais en dehors de ces points de détail : Nothing !

Le 07 aout, nous appareillons à nouveau pour la Corse, un peu mieux préparés !

Le vent est autour de 15 à 18 nœuds avec une mer encore un peu formée mais le Tricat passe sans problème. Le vent est de secteur nord, nord-ouest, nous sommes donc au près serré et laissons l’île de Capria sur tribord.

Capria est une île de l’archipel Toscan qui vaut vraiment le détour ! Et offre la possibilité de mouiller sur des bouées à l’extérieur du port. L’île abrite un ancien pénitencier aujourd’hui transformé en ferme labellisée agro-turismo, dotée d’un restaurant bio.

A près de 7 nœuds de moyenne, nous arrivons rapidement à la côte corse. Un petit contre bord sera toutefois nécessaire pour engager le Tricat dans le passage entre le Cap Corse  et le célèbre ilot de la Giraglia.

En fin de journée nous atteignons au portant le golfe de Saint-Florent. Le port est complet d’une année sur l’autre. Nous mouillons donc derrière le môle sud dans un mètre d’eau, à quelques coups d’avirons du quai sud de la marina. Nous avons ainsi facilement accès à la ville.

Nous profitons de Saint-Florent et faisons des balades aux alentours pendant quatre jours consécutifs. Nous faisons un break vers l’une des plages mythiques du désert des Agriates... la plage de Saleccia, décor du film Le jour le plus long .

Retour à Saint-Florent

Tricat 25 à Saint Florent

Retour à Saint-Florent dans la journée.  Puis le matin du 13 aout, nous partons vers le Cap corse, faisons un stop à Centuri, magnifique mouillage par beau temps et petit village tout aussi joli. Un stop obligatoire si la météo le permet.

Le 13 aout en fin de matinée après une nuit calme au mouillage, nous glissons toujours au prés vers la pointe du Cap. 

L’effet de cap ou de pointe se fait à nouveau sentir, le vent est monté d ‘un cran et la mer n’est pas celle du vent. Rapidement, nous prenons un ris pour tirer des bords autour de la Giraglia, et en milieu d’après-midi nous rejoignons Macinaggio sur la côte est du Cap corse. Nous mouillons sur la plage un peu à l’abri du port.

Le lendemain, après un petit resto et une nuit calme au mouillage, nous décidons de rejoindre Elbe. Un vent de nord nord-est devrait nous permettre de faire un seul bord car nous sommes encore au près ! Je me demande parfois pourquoi j’ai acheté un multicoque pour ne naviguer qu’au près serré... Nous sommes toutefois bluffés par le cap que nous tenons avec le Tricat, la vitesse en plus !

La mer est encore un peu formée et notre progression s’en ressent un peu. En arrivant à Elbe, le vent ne mollissant pas alors que la mer s’aplatit, nous fleurtons plusieurs fois avec des vitesses à deux chiffres. Nous tentons en fin d’après-midi un mouillage devant Marciana Marina mais le mouillage est encombré. Nous mouillons au fond du golfe de Procchio.

Le 15 aout, nous prenons une journée de repos et passons une nuit au mouillage...

Orages, eaux des espoirs !

Tricat temps orageux

Le 16 aout l’ambiance est aussi très orageuse sur l’archipel toscan, Avec un vent instable, nous rejoignons Porto Ferraio, principale ville d’Elbe. Alors que nous souhaitons mouiller à proximité d’une zone de débarquement des annexes, nous nous faisons éjecter par la Guardia Costiera.

Laquelle qui nous invite à mouiller plus au milieu de la baie. Nous sommes au bord du rivage mais cet emplacement est à une bonne demi-heure de marche du centre-ville. L’eau de la baie n’est pas des plus limpides et n’incite guère à la baignade... Mais nous adorons Porto Ferraio, ses ruelles escarpées, pleines de fleurs et de linge aux fenêtres, qui lui donnent un air de petit Naples.

Il y a quelques lieux historiques et culturels à visiter mais cette petite ville très vivante invite surtout à la flânerie, c’est un pur bonheur ! En peu de temps, nous y avons de surcroît notre resto préféré, l’Osteria pepenero. Si vous passez par Porto Ferraio, c’est une escale non seulement recommandée mais obligatoire !

Dans la nuit du 17 au petit matin du 18 aout

Tricat 25 en Corse

Dans la nuit du 17 au petit matin du 18 aout, nous essuyons un coup de vent d’orage d’environ 35 nœuds, mais ce n’est rien au regard de ce que vient de vivre la Corse : un matin d’apocalypse ! Nous apprenons l’événement par les textos que nous envoient les amis et nos familles, afin de savoir si nous sommes toujours vivants.

Le 19 Aout

Tricat 25 à Porto Azzuro

Le 19 Aout nous repartons pour une dernière escale vers la côte est de l’île, à Porto Azzuro. Là le mouillage est sûr et les abords très agréables. Il est possible de se rendre en bus dans la magnifique ville de Capoliveri et de visiter une ancienne mine de ferrite toute proche. Après une soirée et quelques emplettes dans cette charmante commune, nous accomplissons le lendemain une traversé d’une douzaine de miles pour rejoindre Piombino.

Le dimanche 21 aout après avoir préparé le bateau, nous profitons de Piombono qui au-delà d’être une ancienne cité industrielle est aussi une cité historique et patrimoniale. Le 22 aout la sortie de l’eau et la reprise de la route marque la fin de notre périple Toscan.

Conclusion

Le Tricat est l’engin parfaitement adapté au nomadisme nautique et les enseignements du Tricat 25 ont certainement été intégrés à la conception du nouveau Tricat 6,90, notamment la section du profil de mât un peu fort sur l’ancien Tricat (le nôtre est de 2007).

Avec un minimum d’aménagements pour continuer à naviguer vite et léger, la formule Tricat ouvre des horizons infinis en Europe et au-delà.

Le bonheur de naviguer et de dormir à plat quel que soit l’état du plan d’eau, la sécurité que procure le fait de se déplacer rapidement avec une bonne fenêtre météo sont des atouts indéniables pour un programme de navigation côtière.

En trois semaines, nous avons pu profiter des criques ou des mouillages situés à proximité des villes ou des ports et nous n’avons pas dépenser un euro en frais de port.

Enfin la plate-forme que constitue le multicoque ravit les enfants pour la baignade. Le cockpit est, par sa taille, fort agréable pour les grands. S’il n’y a pas de mouton à cinq pattes, il y a le Tricat !

Erick Deroost